Nous sommes déjà au mois de février et tout prochainement sort au cinéma le film Lego Movie, grande première cinématographique pour Lego. Ce dernier est habitué à la conception de sets bien sur, mais depuis peu aussi de jeux vidéos plutôt réussis.
C’est l’occasion d’y voir dans le film un grand nombre de réalisations en briques, certaines se traduisant par la production de sets dédiés et inédits. En particulier, le construct-o-mech #70814 que voici (set non encore vendu à ce jour) :

Il est jaune, noir et gris, possède quelques autocollants de type chantier et finalement ressemble à un set qui me titille depuis de nombreuses années… le lego technic #8852 !

Clin d’œil de Lego, ou simple coïncidence ? A vous de juger ! En attendant, place à la review de cet ancêtre.
HistoriqueLe rebot #8852 est sorti en 1987, une époque semble-t-il peu faste pour la gamme technic car il s’agit du seul set édité cette année là. Très étonnant, car les années précédentes ont été prolifiques et les années suivantes l’ont été également. J’avoue ne pas avoir d’explication, mais il s’agit probablement d’une année de transition car les réalisations postérieures étaient conséquentes (voiture #8865, camion #8854…).
Il s’agit d’un set minimaliste tant par sa taille, son nombre de pièce que ses fonctions ; pourtant il se veut particulièrement étonnant : nous avons là à ma connaissance le seul set technic de cette génération reprenant le thème du robot qui se transforme. Nous touchons à une des caractéristiques historiques de cette époque en matière de jeu : les robots transformers japonais, qui envahissaient les rayons des magasins et que tous les jeunes de l’époque ont eu en mains au moins une fois à un noël.

Lego s’est fortement inspiré de la tendance du moment pour nous produire ce modèle.
BoiteJe n’ai malheureusement pas la boite complète pour ce set, uniquement des morceaux que le précédant propriétaire avait découpé. On retrouve la conception classique de boite aguicheuse en magasin, c'est-à-dire face avant dont on peut relever le rabat et qui permet d’admirer les pièces soigneusement rangées.
Les illustrations sont dans le classique avec les modèles A et B (une voiture motorisable) montrés sous toutes les coutures, sur fond bleu et encadrement noir.
NoticeEt hop, une belle et grande notice A4 pour ce modèle ! Mais attention, on retrouve une notice qui se veut aussi compliquée que ses ainées.
Tout d’abord on n’a que 16 pages tout ca pour construire le modèle A et… le modèle B bien sur. Pas d’internet, donc il fallait tout avoir sous la main sous forme papier pour s’en sortir.
La notice se veut un jeu de pistes : il faut avoir l’œil pour ne rien manquer d’une étape sur l’autre ; c’est à la fois plaisant car du coup on doit être concentré, en même temps un jeune qui débute la construction Lego sera fortement désemparé.

A noter que certaines étapes sont trop rapides, le montage est parfois impossible en suivant à la lettre les préconisations ; il faut quelques fois démonter/remonter ce qu’on a construit pour passer à l’étape suivante.
Zoom montage, les pièces techniques grisesJe m’arrête quelques instants sur le montage et en particulier les pièces de type tenon grises , les fameux light gray du moment. En construisant le set, plusieurs pièces ont émis un méchant « crac» en insérant des axes noirs, signe de la création d’une fissure dans la pièce.
Malheurement, ces pièces ont plus de 25 ans et le plastique a beaucoup vieilli : il ne résiste souvent plus à un montage classique. Ce qui me conduira aux précautions suivantes sur mes sets vintage : démonter systématiquement le set une fois utilisé, ne monter le set qu’en cas de grosse nécessité c'est-à-dire quasi jamais, et finalement… garder le set dans sa boite, en état collection.
Zoom montage, les tenons noirsMais franchement, qu’est ce qui a pris à Lego de produire ces fameux pins noirs ref 4459 striés sur toute leur longueur, et sensés limiter la rotation entre pièces ? Ils sont très difficiles à insérer, encore plus difficiles à extraire (impossible pour un enfant sans se blesser), se détruisent facilement tellement on force/mâchouille pour les enlever.
Si encore ils ne servaient que dans les cas « stratégiques » c'est-à-dire pour limiter la rotation, ca passerait ; mais là les concepteurs en ont mis partout, merci à eux !
Bon, Lego a conscience qu’il n’est pas toujours facile de faire certains démontages, gentiment il nous propose quelques astuces sur la notice.

Merci Lego !
Caractéristiques (mode robot)Longueur : cm
Largeur : cm
Hauteur : cm
Poids : 330 grammes
Nombre de pièces : 327
Année de sortie : 1987
DesignNous avons affaire ici à deux modèles en un : d’un coté le modèle déplié qui constitue un robot typique de l’époque transformers (avec ses yeux bobine de film, sa tête/cabine, ses bras et ses pinces articulées…) et une fois replié, un… camion ( ?) ou quelque chose dans le style.

Ce dernier étant d’ailleurs assez médiocre, d’une esthétique très moyenne, des fonctionnalités proches de zéro ; pas de doute, c’est le mode robot qui est le plus réussi.
Niveau couleurs, on est sur du tricolore : dominante jaune avec un fond noir et quelques pièces grises. Tout ceci est tristoune et bien quelconque ; étonnant quand on voit l’année d’avant la gamme technic « artic » par exemple, un peu plus colorée.
Lego n’a pas trop fait d’effort sur le design (même pas de pièce spécifique pour le modèle, rien).
Voyons voir niveau fonctions techniques, ce que l’on a à se mettre sous la dent.
Section mécanique : la directionLe modèle est construit sur 4 roues ; bien sur, il… roule, mais il tourne également.
La réalisation est ultra classique, pas d’Ackermann ici ou autre finesse, mais tout de même une HOG. A noter : la HOG n’est réellement pratique qu’en position camion, en mode robot, on peut rouler mais pas vraiment tourner.
Le renvoi d’angle se fait pas deux engrenages Bevel 14 dents : l’ensemble serre et frotte tellement qu’on est sur certain d’avoir du mal à tourner… mauvaise conception, c’est certain !
Section mécanique : les brasBon, on est limite du technic, là, mais il s’agit malgré tout d’une des rares fonctions du modèle : on peut bouger les bras, et à peu près dans tous les sens !
Le tout se fait avec les fameux pins noirs, donc on est sur que les bras restent bien en position ; on a droit également à des pinces pour les mains, issus de modèles robot espace ; joli, simple et pratique.
A noter : en mode camion, les bras peuvent se ranger le long du véhicule ; astucieux, mais en pratique galère, il faut faire tourner les bras de 180 degrés à chaque fois pour les ranger.
Allez, on applaudit toutes ces possibilités !
Section mécanique : le dépliageLà on atteint enfin à LA fonction globalement réussie du set : le dépliage du mode robot au mode camion.
Toute l’astuce consiste à ne pas utiliser un simple parallélogramme, mais des ancrages un peu complexes qui vont permettre d’une part d’abaisser le ventre du robot, d’autre part de conserver la cabine parallèle au sol (très bon point), et enfin de rallonger l’empattement du véhicule.

Franchement cela fonctionne bien, même si avec l’âge des pièces tout ca grince un peu et il faut aider le modèle.
La transformation se fait à l’aide d’une seule manipulation, via une roue placée à l’arrière ; le ventre est abaissé par une vis sans fin et un engrenage 24t rendu fixe du bras : l’empattement augmente simplement via des engrenages 16t qui entrainent une longue crémaillère.


A noter : l’accouplement final au montage entre la partie avant coulissante et l’arrière se fait de manière astucieuse, un seul clipsage final et tout est assemblé.
ConclusionAujourd’hui je ne vous ai pas présenté un set aux fonctions pléthoriques, à la taille et à la réalisation complexe, mais un set modeste finalement plutôt représentatif de son époque.
Ses fonctions sont simples et limitées, celle de la transformation étant heureusement plutôt réussie ; un joli petit set finalement très original, qu’il sera sympathique d’avoir dans sa collection et qui réveillera certainement des souvenirs à ceux qui l’ont eu dans les mains à l’époque.
I can fly !