Excavatrice Volvo EC500 #42215
Ce Technic #42215 représente l'excavatrice EC500 hybride développée par Volvo. Cette machine lourde opère principalement dans des mines ou des carrières afin de mettre pleinement à profit sa puissance. Notre set Lego a fait l'objet d'un soin tout particulier pour reproduire l'identité du véhicule dont il s'inspire, à commencer par le châssis. Il est tout noir, avec une longue structure longiligne sur les flancs. Les blocs carrés sont présents vers les barbotins avant, et la plateforme centrale est peu imposante, comme en vrai. Les points d'attache orange sont eux aussi de la partie mais auraient sûrement pu être mieux intégrés. Le seul petit regret concerne les chenilles : si elles avaient été un tout petit peu plus tendues, le châssis aurait été joli.
Sur le tourelle, Lego a fait un excellent travail. Côté gauche, on a une belle cabine, finement détaillée : feux, marchepieds, rampe, rétroviseur et siège avec leviers de commande. Sur les côtés, les marquages jaunes sont très fidèles. Les motifs à 45° font vraiment une finition nette et précise. Côté droit, le "trou" dans l'épaisseur censé représenter une grille aurait vraisemblablement pu être géré un peu mieux avec des wings et des grilles studful. Côté droit, le rendu est impeccable. Les marquages jaunes sont fidèlement reproduits, et les nombreux garde-corps orange sont tout à fait conformes à ce que l'on peut observer sur la vraie excavatrice.
La partie supérieure de la tourelle est accessible par le passage côté droit. On y trouve moult dispositifs, comme sur la vraie excavatrice : cheminée, tubardes, ou encore bloc de refroidissement. La face arrière de l'engin n'a pas non plus été négligée. Le rendu est propre et soigné, avec 2 petites lumières sur le bord supérieur.
Le bras jouit d'un rendu très réussi lui aussi, avec un ensemble bien caréné. Quelques feux viennent agrémenter l'ensemble comme sur la vraie pelle. Lego aurait peut-être pu tenter d'intégrer quelques tuyaux pneumatiques factices pour accroître le réalisme comme cela avait été fait sur l'excavatrice Liebherr R9800 #42100. Malgré le joli rendu du bras, sous certains angles on peut quand même observer la mécanique se faufiler. Ce genre de cache-cache est toujours plaisant à observer lorsque la machine fonctionne...
Conçu spécialement pour cette #42215, le godet est superbe. Il renforce la puissance visuelle dégagée par l'excavatrice. Le brise-roche hydraulique (BRH) ne s'en sort pas trop mal. Il n'est pas forcément très détaillé, mais sa taille importante lui confère une allure plutôt crédible. Du côté des proportions, Lego réalise un sans faute. De manière générale, à part les chenilles que l'on aurait bien voulues plus tendues, notre excavatrice Lego est une réussite. Elle parvient particulièrement bien à retranscrire l'impression d'un gros engin destinée à des travaux lourds, et ce bien que le noir ne soit pas la couleur la plus attirante pour une excavatrice.
Pour gagner en réalisme, la porte de la cabine peut s'ouvrir. Et pour ce qui est de la vraie mécanique, cette #42215 déploie tous ses efforts dans la tourelle. Indirectement, cela signifie qu'il n'y a pas la moindre mécanique dans le châssis, ni pour faire tourner la tourelle, ni pour faire rouler les chenilles. Pour un véhicule de chantier de ce type et de ce gabarit, ce choix peut surprendre. Pourtant, il s'explique assez bien sur le plan de la technicité et de la jouabilité. Sur le plan technique, faire passer 2 fonctions de la tourelle vers le châssis consomme beaucoup de place et de puissance. Sur le plan de la jouabilité, motoriser la tourelle n'est pas forcément un choix pertinent dans un set motorisé mais non télécommandé, car cela alourdit beaucoup la maniabiltié sans réelle valeur ajoutée. De plus, cela crée le syndrome de la "voiture folle" où le levier de commande se met à bouger au gré des mouvements de la tourelle. La grue treillis sur chenilles #42042 de 2015 avait opté pour la motorisation solidaire des 2 chenilles (pas de virage possible) et de la tourelle, et cette configuration était loin d'être optimale. Sur notre EC500, on poussera donc l'excavatrice et on tournera la tourelle à la main !
Pour mettre le boîtier à piles sous tension, il faut ouvrir le petit tableau électrique situé sur le flanc gauche et basculer le levier rouge. Au gré des opérations, il peut être lassant d'avoir systématiquement à ouvrir et refermer ce capot. Il aurait été appréciable d'avoir accès à l'interrupteur général directement depuis l'extérieur de la tourelle. Quoi qu'il en soit, le moteur électrique qui va actionner les 4 fonctions motorisées est situé dans le coin arrière droit de la tourelle. En sortie de moteur, la rotation remonte dans un premier temps avec un engrenage 16t et un un 20t, puis dans un second temps avec un 12t et un 24t. Redirigé vers l'arrière, le mouvement remonte une nouvelle fois, cette fois avec un 12t et un 20t. La pierre angulaire du fonctionnement de l'excavatrice se situe précisément à cet endroit. Depuis cet axe, les roues folles avant des boîtes à vitesses vont être mises en mouvement avec un seul engrenage 20t, tandis que les roues folles arrière des boîtes à vitesses vont être mises en mouvement 2 engrenages 16t. Cela n'induit pas de modification sur la réduction, mais sur les sens de rotation : avec un engrenage en plus dans la cascade de pignons, les roues folles arrière ne tournent pas dans le même sens que les roues folles avant. En d'autres termes, chaque boîte à vitesses ne contrôle qu'une et une seule fonction, et l'orientation avant ou arrière du levier de vitesses permet de choisir le sens de fonctionnement de ladite fonction. On a donc 4 boîtes à vitesses à double sens pour motoriser 4 fonctions. De gauche à droite, les fonctions sont les suivantes : seconde articulation du bras, orientation de l'outil, changement d'outil, et articulation principale du bras.
On étudiera en premier lieu l'articulation principale du bras. Et pour cela, on utilise le levier situé le plus à droite de la tourelle. En sortie de boîte à vitesses, la rotation descend et se recentre avec 4 engrenages à 16 dents (dont 2 roues folles). Puis, elle redescend à nouveau avec un 12t et un 20t pour ensuite filer vers l'avant de la tourelle. Là-bas, le mouvement est distribué aux 2 vérins grâce à 5 engrenages en renvois droits et 2 triplets d'engrenages simple bevel. Pour favoriser le passage de la puissance aux vérins, il n'y a pas de dispositif de débrayage spécifique. Ce sont donc les dispotifis internes des vérins qui craquent en bout de course ; dommage. Réaliser un mouvement selon l'amplitude maximale nécessite environ 65 secondes, tant à la montée qu'à la descente. C'est long, c'est indéniable. D'un autre côté, il faut bien admettre que l'amplitude est si grande que l'on ne l'utilise jamais en totalité. Selon les opérations, on réalise rarement des mouvements de plus de 30 secondes sur l'articulation principale.
Pour actionner la seconde articulation du bras, on utilise le levier situé tout à gauche sur la tourelle. En sortie de boîte à vitesses, la rotation redescend avec 4 engrenages en renvois droits, transite par un clutch linéaire, puis remonte et se recentre avec 3 engrenages à 16 dents (dont une roue folle). A partir de là, un triplet d'engrenages simple bevel permet de franchir le point d'articulation principal du bras, pour qu'un axe articulé puisse finalement alimenter le vérin mécanique. Sur cette fonction, c'est évidemment le clutch linéaire qui débraye sur les fins de course, avec des gros craquements à l'appui. Pour réaliser un mouvement d'amplitude maximale sur cette articulation, il faut patienter 40 secondes. C'est long, d'autant plus que cette amplitude est nécessaire pour la plupart des manœuvres de terrassement que l'on veut faire sur le terrain. Lorsque l'on utilise le BRH, cette articulation est moins sollicitée.
Pour orienter le godet ou le BRH, on utilise la deuxième boite à vitesses en partant de la gauche. Une fois le levier de vitesses enclenché, la rotation ressort à l'arrière avec 3 engrenages en renvoi droit (dont un 20t libre), transite par un clutch linéaire, puis retourne à l'avant avec un 20t et un engrenage 16t. A partir de là, l'axe qui ressort dans la zone centre-gauche de la tourelle va devoir franchir l'articulation principale du bras. Le seul hic, c'est que ce point de passage est déjà utilisé pour la seconde articulation du bras. Lego a donc dû sortir les gros moyens pour trouver un chemin. Ainsi, le mécanisme intègre un axe télescopique à l'aide de ce long CV joint, puis un triplet d'engrenage simple bevel pour atteindre le bras. Ce triplet bouge d'avant en arrière selon les mouvements de l'articulation principale, d'où la nécessité d'un axe télescopique en amont. Une fois sur le bras, le plus dur est fait. Un axe articulé permet de rejoindre l'articulation secondaire, où un engrenage 12t simple bevel travaille avec un 20t double bevel libre, puis un engrenange 16t. Une paire d'engrenages 12t se charge de terminer le travail pour actionner le vérin mécanique qui oriente le godet ou le BRH. En bout de course, le clutch linéaire fait sont office. Par nature, cette fonction a une course limitée. Pourtant, il faut tout de même 20 secondes pour faire une course complète. C'est lent, et la jouabilité en pâtit.
Pour actionner le dispositif de changement d'outil, on utilise la 3ème boîte à vitesses en partant de la gauche. Cette fonction allant de l'arrière de la tourelle jusqu'à l'extrémité du bras est naturellement la plus complexe. Une fois le 3ème levier de vitesses enclenché, la rotation part vers l'arrière pour descendre grâce à 3 engrenages en renvoi droit. Le mouvement transite vers l'avant par un clutch linéaire puis remonte d'un tenon avec une paire de pignons 8t (non visibles sur les photos). L'axe ressort alors dans la zone centre-droit de la tourelle, et comme pour la fonction d'orientation du godet, il va falloir franchir l'articulation principale du bras. Pour cela, le set met en œuvre la même technique : on trouve un axe télescopique réalisé avec un long CV joint, puis un triplet d'engrenage simple bevel pour atteindre le bras. Une fois dans la rotation arrivée dans le bras, un axe articulé permet d'atteindre l'articulation secondaire. Puis, pour accéder à l'outil, la rotation utilise successivement 3 engrenages simple bevel, 2 cardans, et à nouveau 3 engrenanges simple bevel. Pour terminer, une vis sans fin et un pignon 8t font tourner une biellette rouge pour verrouiller ou déverrouiller le dispositif d'attelage des outils. Concrêtement, un élastique tire sur le dispositif d'attelage pour qu'il soit toujours écarté, ce qui maintient l'outil en place. Lorsque l'on actionne le mécanisme, le dispositif d'attelage est contraint de se recroqueviller, ce qui permet de détacher l'outil. La motorisation de cette fonction s'étend sur quelques secondes seulement, et le clutch linéaire se charge de débrayer sur les fins de course. Du point de vue de la jouabilité, on peut facilement éjecter un outil accroché à l'extrémité du bras. En revanche, il semble illusoire de vouloir manœuvrer pour raccrocher un outil posé au sol. Cela requiert une précision bien trop fine pour notre set Lego. Pour raccrocher un outil, il faut donc le mettre manuellement en place à l'extrémité du bras, et reverrouiller le dispositif d'attelage motorisé.
Située à l'extrémité du bras, le marteau-piqueur n'est pas motorisé. Le set intègre un mécanisme manuel pour reproduire le mouvement de piquage. En tournant une molette, on force la pointe du piqueur à remonter. Une fois que la biellette a suffisament tourné, elle libère la pointe d'un coup sec grâce à la contrainte exercée par l'élastique. Sur le principe, l'ensemble fonctionne correctement. Mais avec un seul coup de piqueur pour un tour complet de molette, le marteau-piqueur manque cruellement de rythme. Il aurait fallu avoir 2 voire 3 coups à chaque tour de molette... On notera également qu'en théorie il aurait été plus logique que la fonction motorisée qui va jusqu'au bout du bras serve à motoriser le BRH et non à verrouiller ou déverrouiller le dispositif de changement d'outil (qui aurait alors été totalement manuel). Mais dans la pratique cela est très difficile à mettre en œuvre puisqu'il aurait fallu que le mécanisme aille encore plus loin, au-delà du point de raccord de l'outil. De surcroît, si le modèle avait été pensé ainsi, ce mécanisme n'aurait eu aucune utilité lorsque le godet - qui demeure l'outil prépondérant - est équipé. L'un dans l'autre, la configuration adoptée par notre #42115 est donc la bonne, à défaut d'être idéale.
Du point de vue de la jouabilité, l'absence de motorisation sur les chenilles et sur la tourelle est inconstestablement le meilleur choix pour un set qui n'est pas télécommandé. En tournant la tourelle à la main et en agrippant les cales orange sur le châssis, on réalise facilement tous les déplacements que l'on souhaite, tant au niveau de la tourelle que du châssis. C'est vraiment confortable. Une fois n'est pas coutume, les boîtes à vitesses à double sens apportent elles aussi un grand confort d'utilisation. Le fait de ne pouvoir contrôler qu'une seule fonction motorisée à la fois n'est pas vraiment pénalisant, surtout que l'on peut malgré tout toujours tourner la tourelle et déplacer l'excavatrice pendant ces opérations. De surcroît, n'avoir qu'une seule fonction motorisée à la fois évite de s'enmêler les pinceaux. Et accessoirement, le moteur aurait bien du mal à encaisser la mécanique simultanée de certaines fonctions. La maniabilité est donc très satisfaisante. Là où ça coince un peu, c'est sur la jouabilité de ces fonctions : il aurait été grandement appréciable qu'elles soient plus rapides, avec une multiplication augmentée et un moteur plus puissant. En l'état, les manœuvres sont beaucoup trop lentes, ce qui nuit fortement à la jouabilité.
Compte tenu du sujet, il semble difficile de ne pas dresser une comparaison entre cette Volvo EC500 #42215 et les 2 précédentes grosses excavatrices commercialisées par Lego, à savoir la #8043 en 2010 et la #42100 en 2019. Avec des chenilles non motorisées, notre #42215 peut paraître décevante. Pourtant, il n'en est rien. C'est ici le meilleur choix possible, avec une conception qui est en fait bien davantage à rapprocher de la grue treillis sur chenilles #42042 que des 2 excavatrices télécommandées sus-mentionnées. Concernant la tourelle, la taille et la complexité du set s'expliquent en très grande partie par le seul mécanisme de changement d'outil qui va d'un bout à l'autre de l'excavatrice. En effet, il impose de faire passer 3 fonctions dans le bras. Sans lui, la taille du set aurait pu être nettement réduite, et certaines fonctions intégrées beaucoup plus facilement. Et dans le fond, il n'est pas faux de se dire que toute la complexité ambiante n'a finalement pas d'autre but que de pouvoir accrocher ou décrocher un outil au bout du bras ! Mais c'est aussi ce qui permet à notre excavatrice EC500 #42215 de trouver sa propre voix et de proposer quelque chose qui n'avait pas encore été fait à ce jour en Lego Technic.
La mécanique présente dans cette boîte augure forcément un inventaire sympathique. Parmi les pièces électriques, on n'a que 2 composants : un boîtiers à piles et un moteur L. Mais du côté des pièces techniques, on est bien servis ! On recense 4 vérins mécaniques, 80 pièces dentées (dont une grande et 2 petites turntables, une vis sans fin, un 20t libre, un 20t libre double bevel et 18 roues folles), 4 driving rings, un changeover catch, 8 cardans, 3 CV joints, 3 clutchs linéaires, 4 barbotins et 90 éléments de chenilles. Dans les autres pièces de choix on a bien sûr aussi le joli godet, les 87 éléments de carénages et les 11 cadres Technic.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Si elle peut paraître un peu décevante de prime abord, cette excavatrice Volvo EC500 #42215 est en fait le fruit d'une conception plus intelligente qu'elle n'y paraît. Le modèle n'est pas exempt de défaut, notamment du fait de sa lenteur, mais livre une mécanique et des fonctions intéressantes afin de proposer un set différent des autres. Cette originalité est à saluer, de même que l'allure générale du set qui retranscrit pleinement l'esprit du véhicule dont il s'inspire.
