Lamborghini Revuelto #42214
La Lamborghini Revuelto succède en 2023 à l'Aventador afin de devenir le nouveau modèle phare de la marque italienne. En reproduisant cette voiture, on ne s'attend pas forcément à ce que Lego sollicite notre imagination. Et pourtant ! Sur la partie avant de la voiture, notre set Lego a un capot réalisé en plusieurs tronçons bombés qui forment un rendu nuageux. Cela ne correspond absolument pas au design très incisif que l'on peut observer sur la vraie voiture. Les optiques sont trop vides et manquent de tranchant également. Bien que visuellement séduisants, les marquages blancs conçus spécialement pour l'occasion traduisent une certaine fénéantise lors de la conception. Accessoirement, on oubliera bien vite qu'ils sont luminescents dans l'obscurité. Du côté du spoiler, le rendu est brouillon. Il manque quelques touches gris clair qui doivent en principe prolonger la carrosserie.
Sur la partie centrale de la voiture, le rendu n'est pas meilleur. La courbure des flexs et la zone noire à l'avant du pare-brise ne reproduisent pas du tout l'identité de la Revuelto. Le toit tout plat n'est pas du plus bel effet mais reste un écueil compréhensible à cette échelle. Il est toutefois trop long ; sa ligne descendante aurait dû être amorcée 2 ou 3 tenons plus tôt vers l'arrière. Au niveau du design des portes, Lego s'en tire bien. On a un rendu dynamique avec un bas de caisse bien marqué et des entrées d'air saillantes. La ligne supérieure des portes aurait pu monter un peu plus. Du côté des détails, le set est misérable puisqu'il n'y a pas d'intérieur. Il faudra se contenter des rétroviseurs et d'un volant.
Les montants arrière sont reproduits de manière simple et efficace, cela contribue un peu à raviver la ligne de la voiture. On ne peut pas en dire autant de tout l'habillage noir situé dans le prolongement du toit. Le rendu est encore une fois beaucoup trop grossier et manque de dynamisme.
Sur la face arrière, les feux stop ne sont pas vraiment satisfaisants aux extrémités, et les échappements ont été réduits à l'état de tiles ! Quel gâchis ! Le diffuseur n'est pas ce qui se fait de mieux mais demeure acceptable. S'agissant du flex gris clair, il aurait mieux valu utiliser des pièces studful curved pour soigner le rendu. Les proportions et les passages de roues sont globalement bien gérés. Quant à la couleur grise, elle a du sens pour une voiture censée évoquer le fer de lance de la marque italienne. Mais en tout état de cause, le compte n'y est vraiment pas. Même avec la meilleure volonté du monde, il est bien impossible de reconnaître l'allure de la Revuelto avec cette #42214...
Le set offre la possibilité d'ouvrir le capot arrière, ce qui n'a pas le moindre intérêt puisqu'il n'y a rien à voir une fois ouvert. Du côté des vraies fonctionnalités, l'ensemble du set est animé par un bloc qui motorise à la fois la propulsion et la direction. Le rechargement de la batterie se fait par le port côté gauche, en démontant la porte accrochée par 2 pins Technic. Cela est peu académique et illustre assez bien le manque de finesse général du set... Une fois le boîtier sous tension, les phares et les feux stop de la voiture s'éclairent à l'aide de fibres optiques. L'effet est sympa mais ne permet pas pour autant de conduire pleinement dans l'obscurité.
Le fonctionnement est d'une simplicité caricaturale qui a au moins le mérite de garantir la réactivité des commandes. Pour la propulsion, le moteur est en prise directe sur les roues. Une fois lancée, la voiture peut rouler à une vitesse maximale légèrement inférieure à 1 mètre par seconde. C'est une vitesse appropriée qui permet d'avoir un véhicule vif sans pour autant être hors de contrôle. Pour la direction, on trouve simplement un engrenage 12t sur une crémaillère. Le rayon de braquage est de 36 cm, autant dire que la voiture braque bien !
Du côté de la jouabilité, tout se fait avec l'application Control+. Une fois l'application appairée avec le hub et le calibrage de la direction réalisé, on peut conduire la voiture. On contrôle la direction avec le quart de cercle situé dans le coin inférieur gauche. La pédale la plus à droite permet de faire avancer ou reculer la voiture de manière progressive. Si on relâche cette pédale, la voiture va continuer un peu sa course puis s'arrêter. D'où la présence d'une seconde pédale : c'est la pédale de frein pour arrêter la voiture instantanément lorsqu'elle est lancée. Un bouton du panneau de contrôle permet en outre d'éteindre et d'allumer les phares. Sur le papier, la prise en main paraît simple. Dans les faits, les choses sont laborieuses. Pour faire de belles manœuvres ou de jolis virages, il faut parvenir à doser subtilement la direction et l'accélérateur, ce que les touches tactiles ne permettent pas. On se retrouve donc presque systématiquement à taper les murs ou bien devoir faire de nombreux essais pour faire ne serait-ce qu'un virage correct... Cette jouabilité est d'autant plus décevante que l'application ne dispose pas d'un second panneau de contrôle permettant de gérer la direction en inclinant le smartphone, et ce alors même la Porsche GT4 e-Performance #42176 - un set très similaire - prévoyait cette possibilité afin de sauver les meubles.
L'extrême pauvreté de l'inventaire est à l'image de la construction outrageusement ennuyeuse du set. Il n'y a que 2 pièces dentées et 4 moyeux à se mettre sous la dent ! Le bloc électrique est d'un intérêt quasi nul car il ne présente aucune polyvalence. Quant à l'unique cadre Technic et aux 95 éléments de carrosserie, ils sont anecdotiques...
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Dépourvue de tout intérêt technique, cette Lamborghini est moche et jouit d'une jouabilité plus que discutable. Au mieux, on la fera rouler quelques instants sur le parquet, et on passera à autre chose. On imagine sans mal que certaines personnes au Danemark éprouvent de la honte en ayant validé un tel produit...
