Ducati Panigale V4 S #42202
Avec la Panigale V4 R #42107 de 2020, cette #42202 est la seconde Ducati en seulement 5 ans. C'est aussi la 3ème moto sur ce format, après la BMW M 1000 RR #42130 et la Yamaha MT-10 SP #42159. L'échelle choisie permet naturellement d'avoir un design bien plus abouti que sur la version 2020. Pour les optiques, l'utilisation de pièces blanches permet d'avoir un résultat fin mais avec une certaine présence visuelle. L'autre aspect marquant, ce sont les ailettes. Ces dispositifs aérodynamiques sont incontournables sur les motos de sport récentes, et notre version Lego s'en sort plutôt bien sur ce point. S'agissant, de la bulle, elle fait l'objet d'une verrière spécifique. Elle est donc, par définition, fidèle à la moto d'origine. Courbé dans plusieurs dimensions, le carénage avant de la moto a été plus difficile à reproduire. Cela est surtout vrai juste devant la verrière où il y a une sorte de cassure transversale qui nuit à la fluidité de l'ensemble. Du côté du guidon, on retrouve les poignées de frein et un écran de bord qui aurait gagné à être sérigraphié.
Le carénage autour de la roue avant reprend parfaitement la forme coudée de la vraie moto, rien à redire. Le radiateur est lui aussi bien intégré à l'aide de pièces studful. Derrière la fourche, on retrouve des grandes ouïes. Là encore, c'est tout à fait dans l'esprit de la version 2025 de la Panigale. Le carénage est soigné jusque sur la partie basse avec les échappements et du gris clair qui suggère un habillage aluminium. Côté droit, on a le carter de l'alternateur avec un flex qui souligne la forme arrondie du carénage. Visuellement, ça fonctionne plutôt bien. Au contraire, et bien que les codes couleurs aient un réel intérêt en Technic, il faut bien admettre que l'engrenage bleu côté gauche jure quand même pas mal...
De prime abord, le réservoir parait très large. En fait, il est bien proportionné. On apprécie aussi sa rondeur sur la partie avant, et ses lignes creusées vers l'arrière. Cette forme étroite se retrouve aussi juste à l'avant de la selle pour que le pilote puisse enfourcher la moto. La selle elle-même a été bien gérée et la forme affutée du capot de selle est irréprochable. Dans le même genre, il faut saluer la forme aérodynamique du carénage situé sous la selle.
Sur le corps de la moto, il n'est pas vraiment possible de reproduire tous les petits détails ni les formes très particulières de certains carters. Mais globalement, notre Panigale capture bien l'esprit de la vraie moto avec une impression de foisonnement et quelques habillages noirs habilement disséminés çà et là. Sur le bras oscillant, Lego a aussi nettement amélioré les choses par rapport aux motos #42130 et #42159. En effet, notre Panigale jouit d'un rendu beaucoup plus léger avec un carénage évidé. Le caractère sportif de la moto est bien retranscrit par le design des roues, et peut-être encore plus par les énormes disques de frein, notamment à l'avant. La fourche dorée et les durites de frein font une belle finition également.
Notre #42202 respecte les proportions de la moto originale. Et si on est un minimum au fait des actualités des 2 roues, on reconnaît forcément une Panigale dans un premier temps, puis une V4 S 2025 dans un second temps si on prend le temps d'observer certains détails. Le set peut être exposé sans la béquille en le disposant sur un socle qui présente les principales caractéristiques techniques de la moto. Cette affichette ajoute indéniablement du cachet, mais si elle avait été simplement posée à côté de la moto sur sa béquille, cela aurait pu être suffisant. Gageons que le socle permet de surélever la moto pour faire tourner plus facilement la roue arrière afin d'observer la mécanique.
Si l'on considère la direction comme une fonction, alors elle est indiscutablement la plus simple. Il n'y a qu'à tourner le guidon ! Ce dernier se tourne d'environ 20° dans chaque direction. Il aurait néanmoins été préférable que les butées se fassent sur des éléments structurants et non via le guidon qui heurte la bulle. A l'avant, la dureté de la suspension est bien calibrée. Mais comme souvent sur les motos Technic dont la fourche avant n'est pas verticale, la roue a tendance à se dérober vers l'avant selon l'angle avec lequel on appuie sur la moto. C'est un écueil inhérent aux Lego, et donc difficilement contournable. Quoi qu'il en soit, le débattement est de 1,5cm. A l'arrière, la suspension est plus molle - un peu trop d'ailleurs - et le débattement est de plus de 2cm à l'arrière.
Compte tenu de l'échelle du set, on a une boîte à vitesses. La sélection des rapports se fait sur le côté gauche, à proximité du cale-pied, comme sur une vraie moto. En poussant le levier manuellement, on fait pivoter un balancier dans le châssis pourvu de ce connecteur à chacune de ses extrémités. L'un des connecteurs - selon si on monte ou on descend un rapport - va appuyer sur une étoile de sélection jaune afin de faire tourner les tambours de sélection bleu ciel. Et ce sont ces tambours qui vont permettre, via une rotule, de faire glisser les changeover catch orange situés juste au dessus, et donc les driving ring 2L. Au point mort, aucun des 2 driving ring 2L n'est embrayé dans une roue folle. Pour que les mouvements conservent une bonne coordination, il y a un dispositf juste derrière le radiateur. Concrètement, à l'aide d'une paire d'élastiques, ce connecteur vient se caler entre les crans de l'étoile jaune. Cela oblige mécaniquement le dispositif de passage des vitesses à ne faire que des séquences de 45°, et donc ne jamais se retrouver à cheval sur 2 vitesses. Ce mécanisme de passage de vitesses est très proche de celui développé pour la Yamaha MT-10 SP #42159. Il a même été simplifié un peu au niveau des mouvements du balancier et du dispositif de séquençage, ce qui le rend plus fiable encore. Si par mégarde on venait à vouloir baisser un rapport lorsque l'on est déjà en première ou à monter un rapport lorsque l'on est déjà en 3ème, une biellette vient sécuriser les bouts de course. Positionnée sur l'axe des tambours, ses butées sont en phase avec les 1ère et 3ème vitesse.
La transmission débute forcément sur la roue arrière où la chaine transmet la rotation à un 16t caché à l'intérieur du châssis. Le mouvement ressort ensuite côté gauche où 3 engrenages (un 20t, une roue folle et un 16t) permettent à la rotation d'atteindre l'axe principale de la boîte à vitesse. Et là, les driving ring 2L vont se charger d'embrayer l'une des 3 roues folles afin de définir le rapport : l'engrenage à 24 dents avec un 8t en aval pour la 1ère vitesse, l'engrenage à 20 dents avec un 12t en aval pour la 2ème, et l'engrenage à 16 dents avec un 16t en aval pour la 3ème. Après cela, il ne reste plus qu'à remonter la rotation à hauteur du vilebrequin à l'aide d'un 20t. Ainsi, en partant de l'axe du 16t qui fait rentrer la chaîne dans le châssis, les rapports de réduction sont les suivants : point mort avec 20:16 + 16:16 + aucun engrenage entraîné ; 1ère vitesse avec 20:16 + 16:16+ 24:8 + 12:20 ; 2ème vitesse avec 20:16 + 16:16 + 20:12 + 12:20 ; et 3ème vitesse avec 20:16 + 16:16 + 16:16 + 12:20. Ce qui donne les rapports suivants, toujours du point mort à la 3ème vitesse : 1:0 ; 1:2,25 : 1:1,25 ; 1:0,75. Si on intègre la multiplication induite par la chaîne du fait du 40t et du 16t, on obtient les rapports définitifs suivants du point mort à la 3ème vitesse : 1:0 ; 1:5,63 ; 1:3,13 ; 1:1,88. Les vitesses sont bien calibrées puisqu'à vitesse constante, le moteur mouline davantage en 1ère qu'en 3ème. La mécanique somme toute peu compliquée permet d'avoir un modèle relativement facile à comprendre, et fiable car moins sujet aux problème de frottements.
In fine, la mécanique de la Yamaha a été légèrement simplifiée - donc améliorée - tout en conservant des ratios cohérents. Le séquençage est lui aussi dans le bon ordre (à titre d'information, les 3 photos ci-dessus sont dans l'ordre 1ère vitesse, 2ème vitesse, 3ème vitesse). Ainsi, quand on est au point mort et que l'on appuie vers le bas avec le sélecteur, alors on enclenche la 1ère vitesse. Si on réalise 2 pressions vers le haut, on embraye la 2ème. Et avec encore une pression vers le haut, c'est alors la 3ème vitesse qui est embrayée. Les frottements étant très faibles, il n'est pas possible de faire craquer la transmission, même en choisissant le rapport qui mouline le plus (1ère vitesse, un tour en entrée pour 5,63 tours en sortie). Comble des frottements : le moteur factice offre tellement peu de résistance qu'il arrive qu'il soit entrainé par les engrenages débrayés quand la moto est au point mort ! Certains écueils inhérents au format persistent néanmoins. Par exemple, il n'y a que 4 rapports. Mais pour des raisons évidentes d'encombrement et de fiabilité, il n'est pas envisageable ni souhaitable d'avoir davantage de vitesses sur le set. A défaut d'être parfaitement réaliste, la configuration N+3 permet de bien reproduire le principe de fonctionnement d'une vraie boîte à vitesses d'une moto. Le second bémol concernerait éventuellement l'absence d'indicateur du rapport embrayé. Mais là encore, cet écueil n'est guère problématique. L'ordre des rapports étant connu et le levier de vitesse disposant de butées avant la 1ère vitesse et après la 3ème vitesse, il est très simple de retomber sur ses pattes si on a perdu le fil. Enfin, il est très appréciable d'avoir un bonne visibilité sur le moteur factice, et de ressentir les différents régimes moteurs d'un point de vue physique et sonore, selon le rapport embrayé. Si on regarde bien là où il faut, on peut même apercevoir les driving ring glisser sur l'axe principal de la boîte à vitesses. Là encore, cela marque un progrès par rapport à la Yamaha #42159.
L'inventaire n'est pas mauvais en soi mais reste peu compatible avec autre chose qu'une moto, ne serait-ce que si l'on considère les roues. Parmi les pièces techniques, on recense 3 suspensions, 2 moyeux, et seulement 11 pièces dentées. C'est vraiment très peu, même si certaines comme les 20t et 24t libres sont particulièrement appréciables. En fait, l'intérêt de l'inventaire réside surtout dans les pièces de boîte à vitesses : une étoile de sélection, 2 tambours de sélection, 2 changeover catch, 2 driving ring 2L et 2 driving ring extension. Les 3 disques de freins et les 129 éléments de carrosserie ne sont pas à néglier non plus.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Cela aura pris quelques années, mais on tient enfin notre moto de référence dans la gamme Lego Technic ! Avec une mécanique intéressante et fiable, et un look aussi détaillé que fidèle, cette #42202 offre tout ce que l'on peut attendre d'un set du genre.
