AT-ST #10174

Avec un peu moins de 1100 pièces, il faut 3 petites heures pour monter cet AT-ST. Techniquement parlant, le montage présente un réel intérêt. Pour autant, le fait qu'il n'y ait presque que des pièces grises ne rend pas le montage forcément très plaisant. Avoir certaines pièces de couleurs disséminées ici et là comme sur le B-Wing #10227 ou l'Imperial Star Destroyer #75252 aurait pu apporter un peu de folie à l'ensemble. La conception du set est modulaire et peu se décomposer comme suit : 2 pattes, le châssis, la structure de la tête, 5 panneaux pour la tête, et le présentoir.

Le squelette de chaque patte est construit à l'aide de pièces studless dont la géométrie est assez bien pensée. On a notamment cette poutre coudée bien ancrée dans le pied qui va permettre de fixer l'angle de la cheville. Pour l'articulation située au dessus de la cheville, ce sont 2 paires d'articulations crantées qui procurent un maintien solide. Bon nombre d'éléments habillent les pattes afin qu'elles soient crédibles, comme les greebs fixés en SNOT avec des demi pins. Les griffes et les protège-genoux sont montées avec des pièces crantées pour épouser au mieux la forme de la construction sur laquelle ils se greffent. Quant aux tendons de chevilles, ils sont fixés avec des clic-clacs. Ils sont d'ailleurs assez fragiles. Au sommet de chaque patte, la section qui fera la jonction avec le châssis n'a pas un angle fixé. L'angle est simplement limité (20° d'amplitude environ) par des pièces qui font obstruction. Cela est peu conventionnel : sachant que de toute façon le modèle final ne permettra pas de faire jouer cette articulation, il aurait été préférable que l'angle soit totalement fixe.

La construction du châssis se fait par empilage. Le châssis comporte des pièces Technic de chaque côté pour fixer les 2 pattes, et un orifice sur le dessus pour accueillir la structure de la tête. Une fois les 2 pattes se liées au châssis, on verrouille le tout par dessous avec des plates transversales. C'est bien pensé, et le modèle est plutôt stable.

La structure de la tête de l'AT-ST est assez délicate. Elle consiste en fragile une ossature qui réceptionnera les carénages. Les 4 axes Technic sont inclinés dans 2 directions, d'abord avec des clic-clacs et ensuite avec des pins Technic. Le tout se fixe sur le châssis avec des tenons et un axe vertical pour renforcer la liaison ; ça tient bien ! Les carénages qui suivent sont tous construits en plates. La face avant est inclinée par des clic-clacs et le canon principal orientable par des pièces crantées. On notera la présence de 3 slopes inverted sur le bord supérieur intérieur de la face avant. Ces slopes ont leur importance par la suite.

Les faces latérales sont assez simples. Leur seule subtilité réside dans l'utilisation de plates with holes. Cela permet de passer un axe Technic à travers pour fixer les armements. Ces 2 carénages se glissent par le haut de l'ossature de la tête, de façon à ce que les axes Technic rentrent dans les briques Technic au dos des panneaux. On ajoute quelques pièces Technic pour bien tenir le tout, et surtout, on place un élastique. Utilisé d'une façon très cavalière, cet élastique est néanmoins d'une importance capitale. En effet, la structure de la tête étant loin d'être d'une solidité à toute épreuve, les différents panneaux qui s'y fixent ballotent un peu. L'élastique a alors pour but de tout resserer afin de bien plaquer les éléments entre eux. A partir de ce moment là, la cabine de l'AT-ST commence nettement à prendre forme.

Le dos de la cabine est semblable aux faces latérales en terme de construction. Il se fixe à 90° sur le socle via des articulations crantées, assez difficiles à cliper d'ailleurs. Quant au toit, lui, il est accroché sur le panneau du dos, avec les mêmes types d'articulations crantées avant d'être rabattu horizontalement. La trappe d'accès est tenue avec des pièces studless. L'inclusion d'une petite biellette de 2 tenons n'a pas d'autre but que de maintenir le dish horizontal lorsque la trappe est ouverte ; le petit plus appréciable. Toujours sur ce panneau, on remarquera la présence de 2 briques 1x3 sur le bord avant intérieur. Ces briques se calent entre les slopes inverted mentionnées précédemment afin de maximiser autant que possible la cohésion entre les différents panneaux. En effet, les bords des panneaux étant composés des hypoténuses des wings, ils n'a pas été possible de mettre des liaison au niveau des arêtes (seule exception : entre le dos et le toit). Au final, on ne peut pas dire que la cabine soit solide, loin de là. Mais la relative souplesse de la construction ne la rend pas cassante non plus, c'est déjà ça. Et en tout état de cause, cela semble suffisant pour un modèle de collection qui n'a pas vocation à être manipulé à outrance. Le présentoir constitue l'ultime phase du montage ; c'est une formalité.

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Les pieds de notre #10174 sont lisses et bombés, et c'est très bien. Par contre, avec cette pièce, on est quand même loin de ce à quoi sont censées ressembler les griffes du marcheur... Toujours sur le dessus du pied, on a quelques greebs. S'il est vrai qu'ils ne représentent rien de particulier, leur intégration est plutôt bonne. Les chevilles possèdent elles aussi quelques détails mais on notera que le vide entre les pièces studless n'a pas lieu d'être. Tant pis, ce n'est pas si grave.

Les pattes sont très fouillées. Sans sombrer dans la surabondance de greebs, elles sont pleines de recoins et de reliefs. Visuellement, l'effet produit est assez sympa et proche de ce que propose un vrai AT-ST. Elles semblent toutefois un peu trop larges : elles font 4 tenons alors qu'une largeur de 3 tenons semblait plus appropriée. Dans une moindre mesure, on déplorera aussi les trous Technic encore visibles et qui nuisent au rendu final. Au contraire, on apprécie l'utilisation de cette tige pour reproduire les tendons. Cela reproduit la finesse mécanique des pattes de l'AT-ST à la perfection ! Sur le haut des pattes, les articulations imitées avec des dishs standards en lieu et place de dishs sérigraphiés sont vraiment dures à avaler. Avec des sérigraphies, le résultat aurait été tellement meilleur... De même, le dish 4x4 non centré sur l'arrondi créé par cette arche curved laisse à désirer. Les protège-genoux, eux, sont d'une simplicité déconcertante et pourtant si réussis.  De manière générale, les alternances de gris clair et gris foncé sont excellentes. Malheureusement, certaines briques Technic 1x4 tan encore visibles viennent gâcher la fête. Pour clore cet examen des pattes, il faut noter que le modèle n'a qu'une seule posture possible. Vis-à-vis de sa stabilité et parce que l'on a affaire à un modèle d'exposition, c'est un choix que l'on acceptera sans problème.

La plateforme qui soutient la tête de l'AT-ST est très bien reproduite. Sur les bords, on retrouve bien une forme prismatique (slopes à 45°). De petits panels apportent une variation intéressante dans les volumes. Les orifices hexagonaux des radiateurs devienent des losanges sur notre #10174. Cela évite une construction hasardeuse (difficile de faire de petits hexagones) tout en conservant l'esprit des radiateurs hexagonaux ; très bien. Entre les 2 radiateurs, un dish de 2x2 constitue l'échappement, comme sur le marcheur original. Et sur le dessus, 10 robinets représentant les 10 cellules d'énergie du bipode et habillent admirablement bien l'ensemble. Bien que peu visible, la face avant du châssis n'est pas en reste. Les 3 câbles reliant la tête au châssis de l'AT-ST sont présents. Ils ont intelligement été disposés de manière assymétrique, à l'instar de l'engin réel.

A la manière de plusieurs sets UCS ou non, Lego a dynamisé la ligne de notre AT-ST en créant des formes éminemment saillantes sur la cabine. Oui, elle est quasiment taillée en "V" ! Si d'habitude ce genre de traitement est louable, ici il est vraiment trop prononcé pour être apprécié. Sur le canon laser principal, le designer a usé des bonnes pièces pour donner des grosseurs justes aux barillets. Le canon peut prendre 4 inclinaisons différentes ; c'est amplement suffisant. Les hublots sont impeccables, chose fondamentale puisqu'ils constituent en quelque sorte le regard de l'AT-ST, et donc une partie non négligeable de sa prestance. Les dimensions des ouvertures sont conformes au vrai modèle et les petits volets ont un angle optimal une fois ouverts. Sur les côtés, les différentes armes ont beaucoup de finesse dans leur design. Quatre paires de jumelles reproduisent à merveille les 8 orifices du lance grenade, tandis que le canon blaster est savament modélisé : on a le bouclier latéral et les extrémités des canons sont correctement épaissies. Les dishs qui soutiennent les armes sont un brin trop proches du bord avant, dommage. Au dessus de ces dishs, des plates 3x3 without corner tentent de refaire le motif présent sur les carénages de l'AT-ST. L'effet est mitigé...

Le toit reprend l'essentiel des éléments que l'on peut trouver sur un AT-ST. La trappe d'accès est l'équipement principal. Il est regrettable que le dish 8x8 utilisé soit trop grand. Un disque de 6 - éventuellement sérigraphié - aurait été plus adéquat. La main courante est de la partie. Mais là encore, ce n'est pas irréprochable : elle ne fait pas tout le tour de la trappe. Un flex semblait davantage approprié pour décrire un bel arrondi. Sur le bord arrière du toit, le dispositif de climatisation du cockpit est bien rendu une forme pentue pourvue de quelques stries. On pestera juste contre la présence d'un léger décrochement, malheureusement nécessaire pour que la trappe puisse s'ouvrir correctement. Le dos de l'AT-ST est divinement détaillé. Les 2 grands carénages et les ventilateurs sont là. Pour ce qui est du reste, les greebs sortent en grand partie de l'imagination des designers Lego, et ils s'intégrent merveilleusement bien.

Les parties mobiles sur le bipède sont nombreuses par rapport aux autres UCS. Ainsi, on en recense 8 : l'orientation haut/bas des 3 armes, la rotation du lance grenade, les volets des 2 hublots, l'ouverture de la trappe du cockpit, et la rotation de la tête. Grâce aux frottements ou à des crans, toutes tiennent la position voulue. Cependant, on ne peut pas s'empêcher de penser que la rotation de la tête est mauvaise. Le menton vient rapidement heurter les protège-genoux, si bien que la tête n'a qu'une amplitude de 30°. C'est tout bonnement ridicule face aux 240° que le modèle est censé avoir. Sans se réatarder sur les lignes presque caricaturales de la cabine à cause des wings 3x12, les proportions du marcheur sont discutables. En réalité, les pattes sont censées être plus minces et un peu moins espacées. La dernière grosse critique que l'on peut émettre concerne l'absence totale de cockpit aménagé. Sur un UCS de cette taille, c'est une cruelle désillusion... Surtout quand on sait que la cabine est complètement vide !

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Haut perché sur ses 2 pattes et pourvu d'une ligne dynamique, cet AT-ST a un sacré look. Extérieurement, le niveau de détail atteint est tout à fait respectable. Mais on aurait aimé qu'il en soit de même à l'intérieur. En effet, un modèle à cette échelle se devait d'avoir une cabine aménagée. Ses proportions incertaines jouent aussi en sa défaveur. En somme, ce #10174 n'est peut-être pas aussi abouti qu'il n'y paraît.