Tantive IV #10019

Les 6 ou 7 heures nécessaires à la construction de ce Tantive IV sont un délice. Le set utilise des pièces globalement assez grosses. On a donc énormément de briques avec une construction presque à l'ancienne, par empilement. Bien sûr, cela n'empêche pas de trouver certaines techniques originales et d'avoir une couleur aussi élégante que le dark red. Le corps de notre #10019 est plutôt monobloc, pourtant les designers ont conçu l'ensemble en 3 sections bien distinces : le cockpit, le corps et le bloc de propulsion. Chaque partie comporte plusieurs modules. On recense ainsi 32 modules : le châssis du cockpit, 2 formes coniques pour le cockpit, le châssis du corps, 2 modules de greebs, 4 panneaux pour habiller le corps, 2 ailerons latéraux, 2 sas latéraux, le chassis du bloc de propulsion, 4 blocs moteurs, 2 modules de greebs moteurs, et 11 réacteurs.

A l'exception de la tourelle montée la tête en bas grâce à une plate 2x2 with pin, le châssis du cockpit consiste principalement en un empilage. Le vrai point d'intérêt de cette section du vaisseau réside dans les 2 parties coniques qui forment le cockpit. Le montage est fort astucieux puisque de chaque côté on a un hexagone fait avec 8 articulations crantées, et sur lequels on fixe des clic-clacs. Ainsi, les premiers donnent la forme arrondie, les seconds la forme conique. Les wings 4x9 sont maintenues à leur extrémité par un élastique, lui-même guidé par les rainures des grilles, et ce afin de sertir le disque blanc monté en SNOT.  Même si l'élastique n'est pas forcément nécessaire pour tenir les wings, il procure une certaine rigidité à ce montage déjà divin de par sa précision. Les 2 morceaux sont ensuite fixés sur la structure du vaisseau, au moyen de briques with pin. Les 2 cônes peuvent balloter un peu car les pins qui les maintiennent ne sont pas des pins à friction. Mais à moins triturer le modèle dans tous les sens, on ne décèle rien d'anormal.

La seconde section constitue le corps du vaisseau. Là encore, on a énormément de briques en empilage, que l'on parsème des points de fixation nécessaires aux futurs modules. Ainsi, on fixe les greebs (eux-mêmes articulés en 2 points) et ailerons latéraux en SNOT avec des briques 2x4x2 with studs on side. Les sas latéraux s'attachent un peu comme les parties coniques du cockpit, c'est-à-dire avec des pins Technic. Et le corps prend définitivement forme avec les 4 panneaux orientés grâce à des articulations crantées. Cela tient bien, notamment les panneaux inférieurs qui supportent aisément la gravité. Sur le dessus, le radar est simplement positionné sur une mini-turntable.

La troisième et dernière section, c'est le clou du spectacle : le bloc de propulsion avec ses 11 réacteurs ! Cette section est le plus lourde des trois. Pour commencer, on bâtit une solide structure en croisant des poutres tantôt Technic, tantôt classiques. Aux étapes suivantes, on met les différents blocs moteurs. Leur forme triangulaire est rendue avec des wings en SNOT (merci la brique 1x4 with studs on side !) et une grande plate en pente tenu d'un seul côté avec une articulation. Construits selon le même principe, les 4 blocs moteurs des coins sont fixés avec des pins Technic. On rajoute quelques éléments décoratifs en SNOT à mi-hauteur, et on enchaine avec la construction des 11 réacteurs. Pour terminer ce module titanesque, on monte les 11 turbines. Sachant qu'elles sont toutes strictement identiques, il vaut mieux les construire en parallèle toutes en même temps pour ne pas trop subir la répétitivité du montage. Chaque turbine se fixe comme les sas latéraux, ce qui se révèle être tout de même assez faiblard. En effet, les turbines sont plus lourdes que les sas latéraux, ce qui aboutit à des ballotements plus importants et un montage plus fragile.

En connectant les 3 sections, on va révéler le vaisseau. Les 2 premières sections sont liées entre elles par 5 de ces briques prises dans des trous Technic. Attaché à la section centrale, le bloc de propulsion requiert un mode de fixation plus élaboré à cause de son poids. On retrouve 9 pins Technic pour lier les 2 sections entre elles, mais on a également une longue tige du corps qui rentre dans la structure du bloc de propulsion. Cet ancrage profond soulage les simples pins et offre au set une excellente rigidité. Cette rigidité prend toute sa saveur lorsque l'on soulève le vaisseau à une main en le saisissant vers les sas latéraux : la construction ne bronche pas. On apprécie aussi la stabilité de l'ensemble. Les 4 supports assurent une parfaite évolution de la construction dans le temps. L'ultime étape consiste à monter le petit présentoir ; un jeu d'enfant.

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Les formes de la Corvette Corellienne sont assez géométriques, ce qui se prête plutôt bien à une reproduction en Lego. La reproduction du cockpit est magnifique. Le fait qu'il n'y ait aucune métapièce est particulièrement appréciable. La forme conique présente un angle très juste et les espaces entre toutes les wings sont limités. Les 2 pièces rouge foncé de chaque wing et les tiles 1x4 gris foncé des disques agrémentent le set conformément au vaisseau original, et sans alourdir le design. L'élastique a un rôle technique - il ceinture les wings - mais aussi esthétique : il décrit un hexadécagone (16 côtés), ce qui améliore nettement la forme arrondie sur les bords. Tout à l'avant, les fentes entre les wings sont récupérées pour faire la verrière du cockpit. Des pièces noires derrière et rouge foncé sur les bords sont là pour bien la faire ressortir. Simple et efficace. Des sabres lasers reproduisent les quelques greebs que l'on peut trouver à cet endroit sur le vrai vaisseau, mais on notera l'absence des écoutilles des sas d'amarrage de proue. En disposant des tiles round 2x2, ceci aurait pourtant pu être fait on ne peut plus simplement.

La jointure entre le cockpit et le corps du vaisseau n'est pas parfaite ; un jour important subsiste. Une tile 1x4 sur les wings arrière du cockpit aurait pourtant réglé l'affaire. Derrière, le corps a une forme complexe : circulaire au milieu, et conique aux extrémités. Diverses slopes et wedges, ainsi que les marquages rouges, restituent cette forme tant bien que mal. Les wedges dessinent quelque peu un escalier, mais les designers Lego n'ont pas la possibilité de faire autrement ici. Le compartiment de la tourelle supérieure fait 6 tenons de diamètre. Avec ces briques en théorie utilisées pour faire un cercle de 4 tenons, la forme est aussi arrondie que possible. Mais les 4 tiles présentent au sommet cassent complètement la forme faite par les briques à cause des coins qui dépassent. La tourelle est impeccablement reproduite. Les briques 1xi wth studs on 4 sides permettent de fixer des pièces sur toutes les faces et donc d'avoir une construction bien fignolée. Comme sur le vrai vaisseau, on a des cônes aux bouts des turbolasers. La tourelle tourne sur elle-même et il est possible de régler l'angle de tir des turbolasers. Cette possibilité est néanmoins à utiliser avec parcimonie : la fixation de chaque canon avec un tenon demeure fragile, et cède si elle est trop sollicitée. Sur la tourelle inférieure, on retrouve les mêmes qualités et défauts.

Le haut du corps du Tantive IV abrite les appartements de la Princesse Leia. Et ces slopes ont exactement la bonne inclinaison pour représenter le dessus du vaisseau. Cette zone est aussi pourvue de quelques greebs. Ils ne représentent rien de particulier mais ornent un peu le vaisseau pour éviter d'avoir une surface vide au sommet. En contrebas, on trouve les 4 canons lasers. Avec un sabre laser en guise de canon, ils peuvent paraître maigrelets. Mais sur le vaisseau original, ils ont bel et bien cette allure ; rien à redire donc. On peut les faire pivoter, mais on se heurte vite au même soucis de fragilité que pour les doubles turbolasers. Les grandes capsules sont reproduites avec une métapièce habituellement utilisée comme verrière. Bien que cela donne une capsule octogonale et non ronde, ce détournement de pièce est plutôt réussi puisqu'il permet d'avoir un rendu net. Sur les faces inférieures se trouvent les petites capsules et on remarque 4 emplacements vacants. Quatre capsules ont donc déjà été éjectées sur notre modèle. Pour celles encore en place, une dôme 2x2 suffit. Entre ces 2 plans, on a notre lot de greebs. Ils sont plus denses que sur le dessus de la Corvette, et c'est très bien. Mais les finitions de cette partie ne sont pas exemptes de tous reproches. Tout d'abord, ces plates 8x8 without corner sont trop grandes. Cela est flagrant au niveau du coin qui dépassent très largement des greebs. Sur le dessus, on a une jointure de 2mm assez visible sur toute la longueur entre le corps du vaisseau et les parties qui accueillent les capsules. Enfin, à l'arrière, on a carrément un trou... Quelques pièces auraient été les bienvenues pour combler tout ça. Avec des tiles, les marquages rouges sont en revanches très séduisants.

Concernant les ailerons latéraux, 2 d'entre eux sont totalement faits de briques et non de plates. Cela évite d'avoir des tubes sur la face inférieure et permet d'inclure des variations de couleurs rouges. Certes, le rendu est un peu épais, mais l'ensemble demeure agréable à l'œil grâce aux variations de couleurs. Les ailerons blancs ont des jointures de qualité moyenne avec les sas latéraux. Normalement, il sont censés se prolonger en diagonale, jusque vers cette petite slope grise. Mais cela n'est clairement pas réalisable en Lego à cette échelle et sans recourir à des fixations hasardeuses. La réalisation des ailerons est donc satisfaisante, faute de mieux. Les sas sont bien cylindriques car constitués de 4 métapièces. Leur face est joliement décorée avec des greebs, mais plus encore avec les 2 types de teintes rouges. Comme sur le vrai Tantive IV, l'écoutille n'est pas centrée, et c'est très bien. Cela dit, si elle avait été excentrée sur le bas et non sur le haut, ça aurait été davantage conforme au vaisseau original. L'antenne de détection primaire est fidèle car haut perchée et positionnée sur un support bien arrondi et proéminent. Les finitions sont bonnes également avec les marques gris foncé sur la face avant. Dessous, compte tenu de la présence du support, on n'a pas de troisième tourelle à doubles turbolasers. C'est dommage mais pas très grave.

Le bloc de propulsion, c'est un sacré morceau ! Il en met littéralement plein la vue ! Les 11 turbines sont imposantes et comportent toutes une roue dark red pour faire un bandeau. Sur le vrai Tantive IV, ce marquage n'est pas présent sur toutes les turbines. Cependant, le choix effectué pour notre modèle est le bon : il évite que toutes les turbines soit dépareillées tout en apportant de la cohérence visuelle. Comme sur l'Imperial Star Destroyer #10030, la tuyère de sortie de chaque turbine est faite avec une grosse roue habituellement utilisé dans les thèmes Space. Pour coller au mieux au vaisseau original, il aurait fallu que ces roues soient blanches. Mais en gris clair, ça ne choque pas du tout et ça ajoute un aspect mécanique plutôt approprié. Pour imiter la combustion dans les turbines, rien de tel que des dishs translucides ; parfait !. Sur le vaisseau d'origine, il semble que les turbines soient légèrement plus espacées que ce que le set nous propose. Mais ce n'est pas grave : ça donne un air mastoc qui n'est pas déplaisant du tout. Du côté des blocs moteurs, on a pas mal de greebs, dont ces tiles sérigraphiées qui représentent les évents d'évacuation de chaleur. Les côtés sont très fouillés également, avec par exemple des bonbonnes ou les dishs 4x4 sérigraphiés pour ajouter des détails comme sur l'Hailfire Droid #ST18. La face avant du bloc de propulsion (à proximité des sas), est bien habillée avec un marquage rouge et plusieurs briques grises striées. Mais la présence d'une poutre Technic studful en travers n'est pas très heureuse. Le pire reste encore les blocs moteurs inférieurs où Lego est vraiment allé à l'économie ! On n'a pas le moindre greeb, et un trou béant sur la partie centrale... Compte tenu de la présence des supports et du fait que l'on ne prête pas forcément beaucoup attention à cette zone là, on peut admettre que le modèle soit un peu moins détaillé. Pour autant, cela ne veut pas dire que le rendu doit être négligé. Car c'est bien ce dont il s'agit ici... Il suffisait de mettre quelques plates blanches pour habiller sommairement cette partie afin de ne rien déceler d'anormal si l'on venait à jeter un coup d'œil dessous.

Les proportions de notre modèle Lego ne respectent pas vraiment celles d'une vraie Corvette Corellienne. En réalité, le vaisseau est moins trapu, plus élancé. Toutefois, cela n'est pas forcément choquant en Lego. Cela donne un air plus imposant à notre #10019.

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Ce Tantive IV est un vrai bonheur à construire, mais il n'est pas parfait. Certaines finitions sont par exemple loin d'être irréprochables et les proportions ne sont pas parfaitement respectées. Pour autant, il est absolument magnifique et d'une rare élégance avec ce mélange de rouge et de blanc. En fait, il est parmi les plus beaux UCS que Lego a produit. Et quand on le regarde, c'est la grosse claque assurée !